Les petits hommages...

Moi j'aime les hommages, c'est a dire... heu... quand les gens me fotn du bien, j'aime leur dire.

Ici un petit hommage a mon amie Denyse qui s'en va bientôt au pays des rêves et le prend très très sereinement; assez qu'on peut sourire encore et rire ensemble.

Elle a deux crabes en elle; poumons et os. Elle me disait qu'il lui semblait n'avoir fait que des mauvais coups dans sa vie et pas grand chose de bien.

J'ai donc sorti la plume...et le temps ns est compté alors urgence plume.
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Bonjour belle,

Je vais écrire gros gros ma belle pour te faciliter les choses si jamais tu ne trouvais pas tes lunettes. Ou si tu voyais mal.

Tu te souviens de nos cafés ensemble le matin, ça été tellement du bon temps,tous nos secrets, tout ce que je te confiais avec une totale confiance.

Quand tu es partie et que Jean avait pris la totalité de tes périodes, tu me manquais tellement mais tellement; j’allais boire mon café dans TA tasse comme si cela allait te faire revenir. J'étais triste. C'était ton premier crabe il y a si longtemps.

Ces fois où nous partions en équipe, tu te souviens une fois, c’était au chalet de Claire? On avait entendu les gars parler de qui coucherait avec qui, Richard et Jean, qui statuaient de ça. Et en riant aux éclats dehors alors qu’ils ne nous entendaient pas, tu m’as dit : « on va se coucher dans le même lit; jouons leur ce tour là, ils ne nous auront pas » Et on riait aux larmes de voir leur déconfiture ensuite. Ah ça pour être débinés ils l’étaient.

La belle solidarité que nous avions face aux injustices de Luc aussi. Nous n’étions jamais méchantes, mais on s’amusait ferme. Tu savais retourner en rire toute situation désagréable et ça ns a été utile tellement de fois.

Nos repas chez Yvon et Suzanne… nos délires de rires, nos plans de toutes sortes pour en taquiner un ou l’autre.

Tu m’as tellement aidé Denyse, a cause de toi j’avais moins peur, j’avais le droit d’être faible aussi parce que toi tu comprenais. Tu étais là et la qualité de ta présence est incommensurable pour moi.

Tes périodes hyperactives…je ne comprenais pas ta maladie alors et tu me faisais toujours rire dans tes excentricités. Puis tu m’as bien expliqué ce que tu vivais, tu ne faisais pas de cachettes inutile, tu expliquais et nous comprenions. Ça s'appelait "maniaco dépression" dans le temps. Bipolaire aujourd'hui.

Les fois ou je suis allé avec toi aux réunions des alcooliques anonymes, tu m’as présenté un être suprême que je voulais ignorer. J'étais ton soutien moral. Tu m'avais offert ce petit livre noir si précieux pour toi. Je l’ai égaré ou jeté parce que je ne croyais pas a ton dieu. Mais tu respectais.

J’ai encore le livre de St-Exupéry que tu m’avais donné, je le chéris comme un bien précieux. Je l’ouvre n’importe où et tu es dedans un peu partout. Citadelle. Je le garde comme un bijoux venant de toi. Il restera avec moi pour toujours.

Et puis j’ai beaucoup appris de toi, des techniques, des recherches que tu faisais, le tissage, bon dieu le tissage. Tu allais chercher toutes les techniques et tu nous les enseignais si généreusement. J’ai adoré tisser longtemps parce que tu m’avais enseigné a le faire et a être un peu plus patiente avec la laine. J'avais organisé un atelier, je m'étais acheté un métier a tisser et je créais. C'était un cadeau de toi ça. Je n'ai rien gardé et le regrette un peu. Ces laines qui se remplissent de poussière avec le temps...

Puis quand ns avions fait venir a l’école l’équipe de Pierre Bourdon et de Vital, Vital ici ce soir s’informe encore de toi tu sais. Tu riais tout le temps. Il se souvient de ça lui. Avec leurs grandes tentes montées dans les classes de CMA. Les jeunes produisaient a grande échelle, ravis d'avoir des bains si grands pour développer leurs photos montage. Qu'est-ce que ns ns sommes amusés.

Cette fin de semaine au chalet de ta sœur aussi… bon sens on a tellement bien mangé, ce grand poisson fait par Éliane tu te souviens? nos promenades dehors avec Marcel et les autres. Marcel qui ns apprenait a VOIR avec ses yeux de peintre. Qui brûlait la chandelle par les deux bouts si bien que la mort ns l'a enlevé. Il peignait la nuit et travaillait le jour. Ça l'a usé. Il avait le feu sacré lui.

Nos expositions de fin d’année et celles de la maison des arts… Avec les concerts de Paul. Paul que tu as tellement aidé. Il s’en souvient lui aussi. On s'en parle encore dès fois.

Ce chat que je t’avais donné et que Duilio appelait « son petit bum » tout blond, il a eu une vie heureuse chez-toi, j’étais contente que ce soit toi qui le prenne.

Les quelques fois que ns sommes allés nous baigner chez « mon oncle a Yvon » et tu avais dit a mon chum de l’époque qui était Paul K, de s’occuper un peu de moi… tu te souviens de ça? Il faisait la course aux filles et me laissait en plan et ça ne t’avait pas échappé; ça m’avait fait plaisir parce que j’étais blessée et dans mon cœur et dans mon orgueil.

Le chalet d’Yvon? tu te souviens je coupais du bois de chauffage a la scie a chaîne et j’avais failli prendre les doigts de Thériault toujours a la mauvaise place lui quand il buvait trop.

Ces immenses souper chez-vous… ça ne s’oublie pas, personne n’oubliera jamais ces repas somptueux et uniques. C’est chez-vous que j’ai appris a manger des cœurs d’artichaut frais. Je n’en n’avais jamais mangé avant. Et toute cette bouffe si si si si si bonne que Duilio et toi prépariez; bon sens personne n’oubliera jamais ça de toute sa vie… On ne peut oublier des moments semblables, le chien alors était tout noir avec du blanc dans le cou. Ho il a fait bonne chère ce chien là. Sorti tout droit de la spa.

Ces fois aussi dans le jardin chez-vous, pour nous rafraîchir parfois lors d’une journée pédagogique… ces petites repousses de plantes a faire pousser chez-nous…

Bon diou Denise je pourrais en écrire des pages et des pages de tout ce que tu as fait pour tout le monde. Tu étais la mère de toute l’équipe, la conseillère, l’amie, la sage. Tu ne te souviens pas de ça? Tu disais quelque chose et on te croyait subito presto parce que ça venait de toi.

Ton vernissage où Lisette s’était dépêchée d’acheter l’œuvre que je convoitais le plus. Dès que je lui ai dit elle s’est dépêchée de l’acheter avant moi et j’étais frustrée. Mais tes œuvres si belles, toutes belles, tes couleurs si gaies je les garde en mémoire pour toujours a défaut de l’œuvre. Ça m’a fait plaisir de te retourner la mienne pour tes filles; même si je devais me départir de quelque chose que j’aimais par dessus tout. Il faut qu’elles aient au moins chacune une œuvre de toi. Les belles oies blanches dans tes oeuvres.

Denyse et ses chiens, et ses rénovations et sa cheminée qui fume au sous-sol rouge et bleu dans le temps. Qu’est-ce qu’on a été heureux dans ce sous-sol là a manger comme des rois, a rire comme des fous.

Denyse et ses inventions, et ses idées drôles. Et cette fois ou ils ont servi du vin a la cafétéria et ou pompettes ns sommes arrivés en retard a la réunion et déguisés…bon sens il faut le faire hein des folies pareilles… Je me souviens encore du regard éberlué des autre enseignants et de nous qui ne laissions pas parler le conférencier imposé et tellement ennuyant. Avec nos fou rires interminables et incessants. La mine déconfite du directeur. Il ns avait imposé ce con; on a ridiculisé le con. Tu était déguisée en putain, moi en clown, les autres en tout autant de personnages. On hoquetait et on riait.

Cette autre journée pédagogique ou la direction ns avait avisé que ns serions coupés de salaire si ns étions encore en retard le matin. Nous étions a l’heure; bien sûr nous étions a l’heure ce jour là…tous couchés sur des matelas dans le grand bureau a côté de la bibliothèque, avec des bouteilles de champagne qui se refroidissaient dans la neige que ns avions cueillie en entrant. Le directeur avait ouvert la porte et ns avait trouvé tous bien endormis, cuvant notre veillée qui s’était terminée au petit matin…Le directeur c’était M. Il ne ns a pas coupé c'était l'époque des enfants fleurs qui bousculent tout. On bousculait.

Vous disiez toujours que c'était moi la moins peureuse du groupe... j'étais très frondeuse avec la peur en dedans qui ne paraît pas. Toi tu savais ça. Mais bon pour être frondeuse je l'étais. J'ai eu des rapports d'insubordination (prémisse a la porte et OUT) mais toi tu savais que derrière la façade il y avait quelqu'un de fragile. On parlait beaucoup.

On en a fait des folies dans notre vie hein?

J’aurais dû te dire tout ça bien avant… bien bien bien avant ma belle, mais dans ma vie tu as été un phare important. Et je suis contente de te le dire quand la vie te prête encore un peu de temps. J'aime ta sérénité devant la mort qui s'en vient, tu me fais rire encore une fois. Je serai chez-toi dans deux semaines... vis jusque là siteuplé...



Je t’embrasse très très fort.

Di.

Vos petits hommages ont toute leur place ici aussi.

Je ferai aussi celui de Jacques qui m'a fait rire tous les matins durant 28 ans de temps...

Hommage à fiancé... (Denis pour ceux qui le connaissent)

Quand je l'ai connu, j'étais paumée, je dansais sur les tables, je buvais, je fumais, je cokais...bref bref bref la vie était un party perpétuel.

Il venait me parler parfois mais je l'ignorais je le trouvais trop sérieux lui qui ne faisait jamais rien à l'envers. Nous travaillions dans la même boite.
Il était un patron et moi..."a bas le patronnat!"

Après quelques années, ns ns sommes réunis à nouveau dans des partys, il était divorcé. Plus libre, il buvait un peu; pas comme moi en défoncé mais il était plus libre.

On lui avait donné le dossier des arts parce que personne n'arrivait dans cette école à nous maîtriser. Il est arrivé à la réunion avec plein plein de bouteilles de vin...il a fait le party avec nous.
C'était aussi un homme blessé par ce divorce, ce rejet, qu'il n'avait pas choisi. Diane et les hommes blessés...ça vous dit quelque chose???? Je les soigne, j'en prends le plus grand soin.

Nous avons commencé à sortir on et off. J'avais tout le temps quelqu'un dans ma vie. Cela fluctuait et changeait souvent. Des musiciens, des chanteurs, des artistes,des poètes tous "flyés" et un peu fous.

Il venait quand même me visiter et je sortais tout le temps, je l'amenais avec ma gang. Rien de plus.
Fallait que l'homme blessé soit bien tout simplement. Mes amis et moi étions fous à lier, marginaux absolument mais lui l'homme rangé ça ne lui faisait pas peur, au contraire il riait toujours aux éclats de voir nos coups de folie totale nos délires absolus.

Et un jour il me fait faux bond, ne vient pas au méga dîner que j'offrais à tout le monde...et j'étais vaguement inquiète mais surtout je réalisais qu'il me manquait!!!!!!!! Allait-il s'éloigner de moi??? soudainement je réalisais aussi que je m'étais attachée a lui.

Voilà des débuts pour le moins cahotiques...

Il n'a jamais tenté de me faire changer, ne m'a jamais reproché de me doper...je respectais le fait que lui ne touche à rien de rien.
Fiancé n'avait pas peur. Il était là. Me regardait faire mes folies, mais il était là. Pas un mot de reproche jamais. (je serais partie en courant) Il riait toujours beaucoup très étonné parfois...

Une fois il me dit: "Tu sais je crois que tu as assez bu tu vas être malade," ma réaction immédiate: "Waiter deux double rye" Fiancé riait, fiancé aime les femmes bien décidées et bien autonomes. Il n'avait rien à craindre avec moi de ce côté. (j'ai été malade) C'était a un party d'école a la bibliothèque.

Quelle tendresse j'éprouve pour lui, quel amour aussi pour cet immense respect. Il n'a pas tenté de faire comme les autres, s'approprier mon être.
Me rendre raisonnable, me faire changer. J'ai aussi respecté sa nature plus rangée, très sage, craintive.

Il a dû s'apprivoiser aux chats de ma vie. Je parle des chats bipèdes et quadrupèdes aussi.

Puis peu à peu je me suis calmée, j'ai suivi cette thérapie, c'était mon choix à moi. Parfois il me disait: "c'est long" et moi: " Ça m'a pris 48 ans me mêler comme ça, ça prendra le temps qu'il faut pour démêler..." et je n'ai plus eu besoin de me "tirer en l'air" tout le temps, j'ai eu le goût de calme, de paix, de contemplation de tout, de compréhension de la nature, j'étais nature (cet aspect ne m'a jamais quitté de toute ma vie, même petite.)
J'étais consciente que suite à une thérapie sérieuse on change et que cela allait peut être faire fuir fiancé. Je n'étais plus la folle qu'il avait aimée. Mais j'étais la sage qu'il allait redécouvrir...peut-être, je l'espérais tant. Excessive j'étais, excessive je suis demeurée. Moins folle, moins destructive. Heureuse et bien.

Le cadeau le plus précieux de l'amour est notre complicité, notre intimité, cette immense confiance qui s'est bâtie au gré des années.
LE DROIT DE S'ABANDONNER
La possibilité de pouvoir lui dire ce qui passe par mon coeur, mes sens, mon esprit en sachant qu'il ne me jugera pas, n'essaiera pas de changer mes liens, mes attaches, mes folies, mes virées...mais qu'il sera présent et attentif et soucieux de mon bien-être.
Le droit de m'abandonneren sachant que je serai soutenue, aimée et protégée. PROTÉGÉE, j'avais besoin qu'on me protège et Vital mon meilleur ami dit toujours: "Sans Denis, Diane serait morte; elle n'avait aucune balise"

Le droit de s'abandonner c'est aussi le droit de pleurer pour une grenouille morte, pour un oiseau mort, le droit de pleurer quand mes chats sont malades, quand on coupe un arbre, sans me faire taxer de "sensiblerie"...le droit d'être dans mes excès respectée. Cette nature trop sensible que dès le berceau, je dirais, on a tenté de mater, de changer, d'exacerber et qui est toujours là, lui il la respecte cette sensiblerie et ne la taxe pas ainsi. Je suis excessive ce n'est un secret pour personne. Il aime mes excès, sinon il console, il est là.

C'est ce droit de m'abandonner en lui qui sera là, qui est là. Cette immense respect pour l'homme qui a su apprivoiser la sauvage que j'étais et que je suis souvent.

Le fait aussi qu'il s'arroge le droit d'être faible parfois et de lui aussi s'abandonner en moi, me faire confiance pour le calmer, l'aider à surmonter les pépins difficiles de la vie.

Fiancé et moi avons nos divergeances, ne votons pas le même parti, je m'engage là ou lui n'a pas envie de ces engagements, mais encourage...
je respecte. Nous avons des divergences partout, ça ns fait rire.
Souvent il s'exclame: "regarde comme c'est beau" juste au moment ou je dis bien fort: "bouark c'est laid affreux"...On rit.

Parfois il est absolument et totalement détestable quand il s'emporte trop, quand il gueule ses convictions qui ne sont jamais les miennes et celles de mes amis. Quoi???? il n'est pas parfait??? ah ben ça alors....

Il lui est arrivé de me laisser au travail et moi de sortir ma pancarte et de ne pas le laisser entrer. Ns étions en grève et naturellement pas du même côté.

Cet homme là, j'ai décidé de l'épouser. Je lui ai demandé sa main. Il était mort de peur! Il a accepté. Mais qu'est-ce qu'il a eu une peur bleue...et moi dans mes excès je voulais sa main! Mes amis sont tombés en bas de leur chaise quand ils ont su... "Encore une de ses folies"

Ne me demandez pas quand, en quelle année?????? je ne me soucie pas de ces dates là. Je m'en foue. J'étais, je suis amoureuse et c'est ce qui m'importe. Lui??? il ne le sait pas non plus.

Il a accepté et voulu mon île, ma maison, mes champs, ma vie...j'ai voulu lui partager mes passions aussi. Il a creusé sa place dans mon monde.

Il n'aime pas les arts, j'en mange.
Il aime les sports télévisés ...j'ai ça en horreur (vive les écouteurs)
Nous partageons notre amour pour ces lieux, la campagne, les chats...
Il ne vient pas aux manifestations artistiques qui m'attirent, c'est son droit.
Je n'allais pas à ses dîners officiels qui m'emmerdaient et où je m'ennuyais profondément. C'était parfois remarqué par la direction; il a toujours défendu son artiste.

Nous n'avons pas, fiancé et moi " Une vie pour deux" mais deux vies, des idées à partager qui ne vont pas de pair souvent, nous sommes deux personnes distinctes... très différentes.

Aurait-il voulu une vie pour deux, sûr je ne vous parlerais pas de lui ici...

Aujourd'hui quand il me donne une petite carte où c'est écrit que partager sa vie avec moi est un réel plaisir, que grâce à moi sa vie est extraordinaire...je m'incline, je m'incline parce que fiancé est loin loin loin d'être un romantique.

Je le surnomme "Mon cher Watson" et lui il m'appelle Boss ou Big, romantique nous???? Pantoutttte... pantoute, pantoute.
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Je ris toute seule, les gars n'écrivent pas des trucs aussi sincères, ils ont peur...

Je vous imagine là...


A toi Capu alors...

Vous avez bien le droit hein de ne rien écrire ou bien de dire deux lignes simplement!

Moi je m'expose et parfois les coups viennent aussi d'une sur-exposition!!!!!!

:=3=:

Mais ici, même pas peur.

Tu la salueras de ma part, ta Denyse, et lui diras que je la soupçonnais de tout cela!

J'ai eu, comme étudiante, sa fille Hélène...l'esprit de finesse incarné... Avec elle, ses os vont prendre encore longtemps racine!

Pour l'autre hommage (?)...attends... attends et attends!

Promis je lui fais le message de ta part.

Elle transmettra a Hélène que j'aimais beaucoup aussi.


L'autre tu le connais ce type là toi????

L'automne dernier, dans un même ordre d'idée, j'avais écris un petit hommage à une amie disparue sur mon blog...



J'ai perdu mon amie Christiane... Je l'ai appris ce matin. Il semble qu'il y a déjà plusieurs mois qu'elle nous ait quitté. Un accident bête, chez elle. J'ai peine à le croire, quoique je m'y attendais un peu un jour.

Christiane, c'était un tout petit bout de femme, à peine 40 kilos, haute comme trois pommes mais avec le caractère de son signe astrologique: Taureau. Christiane a été la première vrai amie que je me suis fait dès mon arrivée à Montréal. Elle souffrait d'une maladie terrible, la même que moi... l'alcoolisme, et elle ne s'en cachait pas. C'est au petit bar du coin que nous nous sommes connus.

Diplômée des Beaux-Arts, enseignante en arts au niveau universitaire et artiste de talent, elle décida un jour de tout laisser tomber, quitter le système. Malgré le fait qu'elle consommait énormément d'alcool, elle ne manquait jamais de tenir sa parole quand elle faisait une promesse. Avec son grand coeur, elle n'hésitait jamais à aider ceux qui avaient besoin d'elle. Impliquée à fond dans les cuisines collectives du quartier, toujours disponible pour faire le ménage d'une personne handicapée... etc. Ces jours-là, elle savait rester sobre... jusqu'au soir.

Christiane et moi, c'était plus que le grand amour... nous étions encore plus près l'un de l'autre que frère et soeur. Lors de nos beuveries, il arrivait souvent que l'un de nous quitte en claquant la porte... mais, dès le lendemain venu, avec un de ses sourires dont elle avait le secret, tout était instantanément oublié, comme si rien ne s'était passé. Christiane, c'était un peu la petite soeur de tout le monde. En la connaissant, on ne pouvait faire autrement que de l'aimer.

La dernière fois que je l'ai rencontré, sur la rue Ontario près de la laverie, elle était assise sur un banc public. Elle avait les traits terriblement tirés, mais elle était sobre. Elle avait surmonté deux cancers. Elle disait, à qui voulait bien l'entendre, que jamais la maladie ne l'emporterait sur elle. Et c'était vrai. Un jour, on retrouva ma Christiane sur le plancher de la salle de bain, probablement décédé d'une chute et d'un mauvais coup sur la tête. Nous n'en savons pas plus. Un matin, un appel au bar du coin nous apprend qu'elle venait d'être retrouvée morte. C'est probablement un enquêteur qui, ayant retrouvé le numéro de téléphone du bar dans le carnet d'adresse de Christiane, nous avait annoncé la triste nouvelle sans plus de détails. Triste fin, dans la solitude la plus totale. Je n'oublierai jamais Christiane... tout le support moral qu'elle savait donner aux autres... son sourire enjôleur et malicieux... je ne pourrai jamais l'oublier, quoiqu'il advienne.

Christiane, le "grand patron" voulait t'avoir près de lui, malgré que tu n'avais que mon âge. Peut-être nous retrouverons-nous un jour, autour d'un grand pichet de bière angélique, à nous raconter les belles heures que nous avons passé ensemble.

Repose en paix, Christiane mon amie... ma soeur... nous nous retrouverons un jour.

Je suis triste...

Daniel Forgues

Citation :

L'autre tu le connais ce type là toi????

Tiens! Aucune mais aucune surprise dans cet écrit!

Et ça me rappelle cette «toune»:

Je me suis fait tout petit devant une poupée... (Brassens)

à tous les deux!

Très beau Daniel, on aurait le goût de la connaître ta Christianne partie trop vite.
De la vie volée encore une fois. Elle était en art; les gens en art sont tous un peu bizarres ou spéciaux, trop sensibles pour s'adapter a un monde parfois odieux, ne possédant pas les défenses nécessaires pour faire face.


Ahhhhh la fameuse chanson tu la chantais Jaco en taquinant...

Quels beaux hommages ! Très touchants et tristes à la fois. Mes yeux se sont remplies de larmes. Ça prend beaucoup de talents artistiques pour les exprimer de cette façon, Diane (Daniel, aussi)!

J'aimerais ça être capable de rendre, par écrit, un tel hommage à mon plus jeune fils décédé mais, j'en suis incapable même après 12 ans. L'émotivité ressort et je perds tous mes moyens.
L'hommage, c'est donc dans ma tête. Bravo à ceux qui peuvent extérioriser leurs sentiments si librement et s'exprimer d'une façon aussi fluide.

Très touchant ton hommage à Christiane Daniel ... Cette mort dans la solitude la plus totale me bouleverse ...

Diane, ton grand Denis est le plus heureux des hommes de t'avoir. Ton hommage est très émouvant. Et j'ai été heureuse de connaître ton amie Denyse à travers ton texte.

Je vais en écrire moi aussi des hommages, plus tard.

Lord a écrit:

Quels beaux hommages ! Très touchants et tristes à la fois. Mes yeux se sont remplies de larmes. Ça prend beaucoup de talents artistiques pour les exprimer de cette façon, Diane (Daniel, aussi)!

J'aimerais ça être capable de rendre, par écrit, un tel hommage à mon plus jeune fils décédé mais, j'en suis incapable même après 12 ans. L'émotivité ressort et je perds tous mes moyens.
L'hommage, c'est donc dans ma tête. Bravo à ceux qui peuvent extérioriser leurs sentiments si librement et s'exprimer d'une façon aussi fluide.

Perdre un enfant Lord, est la plus grande peine qu'une personne puisse avoir en ce bas monde.
Rien de comparable a perdre une amie tu sais.

Je comprends bien que tes émotions ne veulent pas sortir, cela t'entraînerait au bout de ta peine et c'est trop difficile.

Je sais mon grand, je sais....même après 12 ans perdre un enfant on ne doit jamais s'en remettre tout a fait.
Je n'ai pas eu d'enfant mais j'imagine quel horrifiant moment de vie qui se répercute tout le temps quelque part.

Alors personne jamais ne t'en voudra de ne pas écrire, bien au contraire on t'aime encore davantage parce que on sait a quel point tu as eu mal et souffre encore.

Mais on sait aussi ta grande force, tes rires, tes taquineries. Et on t'adore Lord.

HOMMAGE À UN GRAND PERSONNAGE

Il est né à Asbestos, petite ville minière de l'Estrie, en 1930. Ses parents possédaient une ferme et son père travaillait aussi à la mine d'amiante. Il était le 3e enfant d'une famille qui en comptait onze. À cause de leur très grande pauvreté, on les surnommait les «chutons» à l'école et cette méchanceté le motiva sa vie durant à travailler dur pour que ses enfants ne connaissent pas le même sort.

Il fit des études et devint professeur. Il enseigna d'abord le français, puis l'histoire et la géographie. En 1955, il épousa une jeune fille nommée Louise. Ils habitaient alors à Montréal. Trois enfants naquirent durant les trois premières années de leur mariage.

Lassés de la ville, ils décidèrent, en 1960, d'aller habiter la campagne, dans un petit patelin au nord de Montréal. Ils tombèrent sur une aubaine comme on n'en trouve plus aujourd'hui: un terrain de deux arpents par un mille avec une maison, pour 4000$ ! Ayant l'âme de pionniers, ils s'installèrent. Naturellement, c'était loin d'être le luxe: les «bécosses» dehors, l'eau à la pompe, le poêle à bois... Mais avec les années, Louise et lui firent de cette vieille maison un château. Deux autres enfants vinrent aussi agrandir la famille.

Il était comme beaucoup d'hommes de cette époque: peu enclin à exprimer ses sentiments mais il avait l'âme d'un pédagogue. Il voulait laisser à ses enfants plus qu'il n'avait reçu en leur enseignant le plus de choses possibles.

Il aimait la nature, les plantes en particulier. Ses enfants héritèrent tous de cet amour pour ce qui pousse dans les champs et les jardins.

Il leur inculqua la passion de la lecture. Lui-même adorait la langue française. Il laissait toujours un dictionnaire dans la salle de bains et son séjour y devenait alors très instructif. Il connaissait même les définitions des mots par coeur. Sa mémoire était phénoménale.

Tous les enfants héritèrent plus ou moins d'un bon langage et d'une bonne orthographe, son aînée en particulier. Il était sévère sur l'application des règles de grammaire et les reprenait souvent.

Tous les soirs après le souper, il s'asseyait dans la chaise berçante avec ses trois plus vieux (les deux dernières étant bébés) et leur racontait des histoires ou chantait avec eux. Ce qu'il leur transmettait dans ces moments privilégiés, c'était l'amour.

Mais son plus bel enseignement, je crois, fut de leur apprendre à apprivoiser la peur du noir, et par le fait même, d'autres peurs. Il les emmenait dans la forêt quand il faisait nuit et quand ils étaient assez loin de la maison, il éteignait la lampe de poche.

Il leur disait alors de faire silence et d'écouter les bruits de la nuit. Il leur identifiait: une chouette... le vent dans la ramure... un chevreuil qui s'enfuit... le craquement d'une branche... un grillon... l'aboiement d'un chien... une voiture qui passe au loin... Une peur identifiée est toujours moins menaçante. Quand les enfants furent capables d'identifier tous les bruits qui font si peur à la majorité des gens, ils cessèrent de craindre l'obscurité.

Durant les vacances d'été, il en profitait pour faire des excursions à la montagne avec ses trois «grands». Emportant un lunch, ils partaient en exploration pour la journée. Ils allaient parfois jusqu'à la rivière s'y tremper les pieds. Ils découvrirent un jour dans la forêt la tanière d'un ours, ce qui frappa beaucoup leur imagination car dans leur tête, ça ne se trouvait que dans les histoires.

C'était un homme parfois dur et autoritaire mais il avait un grand coeur. Pour lui, sa famille passait avant tout.

Oui, ce grand homme, c'était mon père...

Il nous a quittés le 9 novembre 1999 à l'âge de 69 ans. Mais il habite encore en chacun de nous, ses enfants. Il vit encore en moi au-travers ces mots que j'écris, et c'est lui qui aide désormais les fleurs de mon balcon à pousser.

Quand, dans la nuit, je lève les yeux vers le ciel, j'y vois une étoile plus brillante que les autres. C'est lui qui me cherche, la ville est si grande ... JE SUIS ICI PAPA ! Merci pour tout ce que tu m'as donné. Merci d'avoir fait de moi une femme digne de ce nom.

Très très émouvant Capu.


On sent qu'il te manque encore. Tu écris si bien...

Oui, il me manque. Il n'y avait que lui pour parler des plantes comme il le faisait. Et tant d'autres choses encore ...

Nos deux papas s'appelaient tous les deux Maurice, n'est-ce-pas Diane ?

Et mon meilleur ami s'appelle Maurice aussi ....

Diane a écrit:

..Mais on sait aussi ta grande force, tes rires, tes taquineries. Et on t'adore Lord.

Merci, tes paroles me touchent profondément et je vous adore aussi mes p'tits et p'tites torrieux(ses).

Capucine, quel bel hommage à ton père, très émouvant, bien écrit et surtout regorgeant d'amour ! Je te lève ton chapeau !

Bon matin!

Je me sens comme assis sur un banc public, vous feuilletant les uns(es) et les autres... au gré de votre passage. Quel beau moment!

Hommage à mon ami Maurice

Il était un personnage mystérieux pour moi ... jusqu'à ce que je frappe à sa porte. Nous étions voisins de palier. La concierge disait de lui qu'il était un sauvage, un bizarre.

Tout ce qui est différent dérange. Pourtant tout ce qu'il faisait était d'être discret. Nous avons commencé à nous parler. Comme nous avions à peu près le même âge, nous avions vécu certaines choses similaires. En plus d'avoir des goûts communs. L'amitié doucement s'est installée entre nous.

Bientôt, il m'est devenu indispensable. Non seulement pour m'aider à accrocher des rideaux ou poser des tablettes, mais encore plus parce qu'il était toujours là. Je pouvais tout lui raconter, nous passions nos soirées ensemble, nous nous faisions mutuellement goûter à notre cuisine, nous allions marcher dehors ensemble. De plus, il était un joueur de scrabble hors pair.

Lorsque j'arrivais chez lui en pleurant à chaudes larmes, ses conneries finissaient toujours par me faire rire, et le calme revenu, on parlait du drame. Il était attentionné, patient, doux, un ami fidèle.

C'était un reclus, un écorché de la vie. Il ne sortait jamais de chez lui sauf pour l'essentiel. Il était venu à se méfier de tout le monde, même des membres de sa famille.

Il est venu peu à peu à se confier et a changé doucement. Moins distant, moins méfiant, il souriait plus souvent. Je me demandais souvent ce que je ferais s'il fallait que je déménage, ou lui ...

C'est arrivé ... j'ai déménagé deux fois. Le téléphone et les e-mails aidaient à combler le vide de l'absence mais ça ne remplaçait pas nos soirées télévision durant lesquelles on parlait et riait plus qu'on écoutait.

Parfois, je ressentais un besoin viscéral d'aller le voir. Il était toujours là. Il venait souvent aussi, en vélo ou en autobus. Il est venu m'aider après mon opération. Puis, un jour de mars 2007, j'ai vu qu'il y avait un logement à louer dans le triplex à côté de chez lui. Je suis allée signer le bail tout de suite ...

Je suis ici pour rester maintenant. J'aime sa présence près de moi et c'est réciproque car je suis sa seule amie. Il continue de peindre, de faire du vitrail. J'en ai un beau qu'il m'a fait dans ma fenêtre de cuisine qui me rappelle l'ami fidèle. Cet homme m'a beaucoup apporté et m'apporte encore, il est comme un frère, mais un frère que j'ai choisi.

Merci Maurice, je t'adore.

Beau témoignage que celui-ci.

Et Capu l'a fait sortir pour me le présenter, il était tout sauf a l'aise mais beau bonhomme souriant.

Je suis témoin de tout ce qu'il a fait pour Capu... c'est un véritable ami qu'elle a; il est unique.

J'ai envie de faire un hommage très très spontané aux hommes de ce forum qui m'ont aidé lors de problèmes d'ordi.

Ça fait deux fois qu'ils démêlent des noeuds dans ma machine et je suis émue et impressionnée a chaque fois du temps qu'ils donnent si généreusement.

Je n'ai jamais connu ça avant sur aucun forum cette entraide, oui il porte bien son nom ce forum si si vivant et si animé.

Lord a passé tout un après midi avec moi a m'aider virtuellement parlant et vraiment on a effacé un cheval de troie qui me dérangeait depuis quelques mois alors que mon technicien n'avait RIEN fait et m'avait chargé 40$....

Ce soir ils s'y sont mis a plusieurs, Renaud, Lord, Tiger, tous plus rassurants les uns que les autres.

Merci les ptits gars, je vous aime énormément et je vous suis aussi infiniment reconnaissante de m'apprendre. J'ai peur mais j'aime apprendre.

Vous êtes très très rassurants et j'ai moins peur de ma bécane d'ordi avec vous pas loin. Et ça c'est giga énorme pour moi.

Merci de cet hommage Diane, nous ne demandons qu'à favoriser l'entraide et tous les et bien, je pense que nous avons la même philosophie. Je suis fier de nos membres :=9=: !

Nous ne sommes pas beaucoup, mais nous avons de bons membres. C'est pour ça que j'adore notre petit forum (qui grandit chaque jour)... :=BA=:

Si vous me le permettez, je vous embrasse tous et toutes et je me tais

Cet hommage de Lolo a sa soeur aînée me touche énormément. Elle m'a donné la permission de le mettre ici.

Danielle

Ma sœur aînée Danielle est la partie congrue, très congrue de ce qui me reste de ma famille. Tel est mon choix, j’ai décidé de m’éloigner définitivement de ce qui me nuit, je n’accepte plus aucune pollution, aucun empoisonnement et je ne me reconnais pas dans ces germes pestilentiels.

Mais Danielle, elle, est mon noyau dur. Elle est l’aînée, je suis la dernière. Elle est celle qu’on a amputé d’une partie de sa vie en l’obligeant à participer à l’éducation de la fratrie, elle n’avait rien demandé Danielle, et pour d’obscures raisons, on lui colle 8 frères et sœurs dans les pattes, elle a fait comme elle a pu, mais surtout, elle ne s’est pas sauvée, là où d’autres n’avaient pu ni su assumer.

Nous avons seize ans d’écart elle et moi et avons été séparées assez tôt, mais elle revenait toujours me voir, elle avait les bras chargés de cadeaux, elle était ma grande sœur admirée.

Je lui enviais ses robes, son maquillage, sa coiffure, elle était mon modèle.

La vie nous a balancé des mornifles, quand elle ne nous flanquait pas de solides uppercuts en pleine poire, nous n’avons pas toujours su nous parler, nous étions parfois côte à côte dans le silence, mais elle était là.

Un jour, lors d’une réunion d’un genre particulier, elle a dit « sa » vérité à elle, j’ai pensé m’effondrer, je suis restée debout. Elle racontait son parcours, elle disait des choses que je soupçonnais mais dont j’étais encore loin d’imaginer l’ampleur, elle disait l’existence, la sienne et ses difficultés, son impossibilité à être bien, juste bien, ses tourments, ses angoisses, ses peurs, elle disait les ombres qui l’habitaient en permanence, elle pleurait aussi en disant cela.

Curieusement, ce langage, je le reconnaissais comme étant une partie du mien, je ne souffrais pas de la même maladie, mais rien de ce qu’elle narrait ne m’était étranger, j’ignorais cependant que ma sœur fût à ce point désemparée, qu’elle ait si peu l’envie d’habiter sa propre vie.

J’ai mis longtemps à comprendre.

Aujourd’hui, nous sommes encore plus proches qu’avant, elle continue de se tenir debout alors qu’elle voudrait s’affaler et ne plus se relever, la morosité, la tristesse la recouvrent irrémédiablement, elles lui font un voile gris que vous ne pourriez pas déceler, moi si !

Je sais ses angoisses, ses tords-boyaux, je sais ce qui l’empêche de dormir, je connais ses coups de grisou, ses alertes à la bombe, je sais au son d’une phrase ce qui la menace, je sais ses sourires qui n’en sont jamais tout à fait, je sais ses regards qui se perdent dans une dimension où personne, jamais, ne sera invité, je sais ses traits d’humour qui nous perdent dans d’autres directions, je sais ma sœur sur le bout de mon cœur.

Elle souffre, la souffrance est son opium, vivre fatigue disait Izzo, vivre pour Danielle, est un supplice chinois, Danielle ne sait pas vivre, Danielle sait souffrir.

Je n’ai pas accès à sa souffrance, je la sais mais je ne la pénètre jamais, Danielle ne le permet pas.

Elle se claquemure, elle s’enveloppe dedans. Elle me laisse dehors.

Parfois, je dépose au pied de ses remparts, des mots, juste des petits mots, je lui dis que je l’aime, je lui dis cela à ma sœur, parce qu’elle entend, elle entend très bien et elle y répond aussi très bien .

Croire que la compagnie de ma sœur est mortifère serait totalement faux, Danielle est un très très beau personnage, son cœur est à son image : immense et généreux, son âme, si elle est tourmentée n’en reste pas moins noble et belle.

Un jour, lors d’un festival des artistes de la rue à Chalon-sur-Saône, Danielle a engagé la conversation avec une de ces femmes que la vie a rudoyées. La dame était assise sur un trottoir, à tâcher de sortir des sons d’une guitare oubliée par le temps. Les passants se moquaient haut et fort ou pire encore, ne lui accordaient pas l’ombre d’un regard. Danielle s’est assise et lui a parlé, lui a dit des mots de réconfort, des mots d’espoir, des mots pour tous les jours, alors, la mort a reculé, les passants ont ouvert les yeux et à leur tour se sont montrés plus obligeants, l’espace d’un instant peut être, mais l’instant est souvent ce qui nous reste de mieux.

Telle est Danielle, faiseuse de miracles aussi.

Elle ne guérira jamais, elle n’en a aucune envie.

Elle est ma sœur, ma sœur aimée, ma brune sœur aux yeux de jais, elle est mon verso, elle est le rythme de mon pouls lorsque cramponnée à son émotion, elle dit deux, trois mots qu’il faut saisir au bond et faire siens, vite avant qu’ils ne nous échappent définitivement.

Elle n’embrasse pas, elle ne sait pas faire, elle ne dit pas « je t’aime » elle a peur, alors c’est moi qui lui dis et je m’arc-boute sur mes mots, je force un peu les serrures jusqu’à ce que Danielle étire son regard, pour un jour, une semaine, j’ai gagné.

Elle est ma sœur aimée, elle est ma Danielle, les rôles s’inversent, je vais la protéger pour les heures qui lui restent.

Elle est ma sœur,

Ma sœur très aimée.

Danielle.

Ouf ! Quel bel hommage mais, que c'est triste en même temps !
Ça me bouleverse de voir un si beau témoignage d'amour ! Bravo Lolo !