...vos lectures!

Moi qui ne crois qu'aux rencontres et guère au hasard, je ne peux qu'applaudir à deux mains devant ce que nous narre Daniel, je trouve ça évidemment très étonnant et en même temps, je sens bien que tous mes sens sont aiguisés par la curiosité

C'est une belle histoire Daniel

Ah et puisque je suis perchée sur ce fil, je vous annonce que la semaine dernière, j'ai lu "chagrin d'école" de mon copain Pennac, un livre à mettre entre toutes les mains des cancres ou prétendus tels et à offrir d'urgence aux professeurs au moins à cette espèce, j'espère, en voie de disparition, de professeurs dinosaures qui ne connaissent que le crayon rouge, le zéro stylé, la marge meurtrière et l'enseignement guindé, empesé, le prof raide droit dans son habit de prof, le prof éteint, maussade et assassin, y'en a encore beaucoup hélas !
J'ai lu chez Roberto, un petit bouquin de Dubois, des nouvelles archi vite lues (une heure), "parfois, je ris tout seul) Roberto n'aime pas, moi oui ! Toujours chez Roberto qui tardait à venir se coucher, je commençais à me geler les orteils, j'ai commencé la lecture d'un très très très joli livre "contes chinois" où il est question de rats très malins, comme savent l'être les rats et d'un chat, à la réputation désormais oubliée de grand chasseur, c'est un très joli livre vraiment !aux parfums d'orient, la Chine des mandarins, j'aime beaucoup.
Et encore chez Roberto, vendredi soir, non, samedi matin, j'ai achevé la lecture du dernier Patrick Cauvin, que je n'aurais pas pris à la bibli, si la bibliothécaire ne me l'avait pas conseillé. Faut dire qu'avec un titre à la noix comme "Venge-moi", je croyais avoir affaire à une énième mouture d'un très mauvais bouquin de chiottes. Et bien, pas du tout, très bon livre, très bien écrit, avec une atmsophère pesante et glauque et une fin totalement inattendue, ça se lit tout seul et c'est assez bon ma foi !

Il y a déjà quelques années, alors que je n'étais pas spécialement bien avec moi-même, ma soeur, grande lectrice aussi devant l'Eternel m'avait passé un livre de Richard Brautigan, je ne connaissais rien de cet auteur. Ce fut un grand coup de poing au plexus.
Tout à l'heure chez Roberto, j'ai eu comme une fulgurance pour lui, j'en ai parlé à Roberto en lui disant de le lire,et je m'en vais moi aussi le relire.
Qui se souvient de Brautigan ? Comme il me plait d'exhumer certains auteurs que je refuse de voir voués à la poussière, je vous livre un petit extrait de sa bio.
J'ajoute que ce type était plus que doué mais qu'il ne s'adresse pas à des lecteurs ordinaires, ne voyez là-dedans aucun commentaire dédaigneux, je précise juste qu'il vous faudra vous tenir à la rambarde, parfois c'est tellement fort qu'on manque de tomber, c'est largement aussi fort qu'un grand coup de poing au plexus.

Et naturellement si j'ose dire, cet auteur n'a pas vécu longtemps, trop écorché sans doute, trop "pas là", la vie dans les chaussettes, les chaussettes tirebouchonnées sur les chevilles, quand la vie ne va pas, l'auteur s'éclipse.
Pour Brautigan la fin aura été d'une violence sans nom...
Ca ne servait à rien, pour lui, de faire durer l'épilogue !

Né le 30 janvier 1935 à Tacoma, dans l’État de Washington. Son enfance est mal connue, il n’aurait jamais connu son père. En 1955, il fut hospitalisé au Oregon State Hospital après avoir lancé une pierre dans une fenêtre d’un poste de police. Diagnostiqué comme schizophrène paranoïaque, on lui administra les électrochocs. Il quitta la maison peu après son congé de l’hôpital. Il publie son premier poème en 1956, et durant cette période s’installe à San Francisco où il se mêle au mouvement Beat. Il épouse Virginia Dionne Adler à Reno le 8 juin 1957. Sa fille Ianthe naît le 25 mars 1960. En 1964, on le retrouve avec les hippies du district de Haight-Ashbury. Il distribue ses poèmes dans la rue. En 1966-67, il est poète en résidence au California Institute of Technology. Il divorce de Virginia le 28 juillet 1970. Vers 1972, il s’établit à Pine Creek, près du parc national de Yellowstone. En 1984, Richard Brautigan, vadrouilleur de grands espaces, poète, romancier, pionnier de la Beat Generation, se flanque une balle de 44 Magnum dans la tête. C’en est fini de sa vaine recherche de l’Homme et de la Nature par l’écriture.

Le livre que je vous recommande si vous êtes, comme moi, amateur de nouvelles, c'est celui-ci :

As-tu remarqué que les écrivains qui nous font flancher meurrent si jeunes?

Je pense a Marleen Haushoffer; j'ai lu les 4 ou 5 livres qu'elle a écrit et j'arrive pour en acheter d'autres.. ben non elle est morte.

Je repense aussi a John Kennedy Toole (La conjuration des imbéciles)

A Dorothy Allison après en avoir lu deux tu veux lire 120 livres d'elle mais niet......rien.


Presque tous mes livres coup de poing sont écrit on dirait dans l'urgence de vivre...

Édité: correction d'une horrible faute.

J'ai remarqué Diane, ça me met d'ailleurs assez à l'envers, quand ils ne se suicident pas, je pense à Lévi, à Zweig, en particulier,ils se font tuer, ou ils meurent sur une table d'opération, je pense à "mon" Albertine
Etrange, étrange, mais au fond, pas tant que cela.
Et que dire d'un auteur comme le très très noir Ellroy ? lui, c'est sa mère qu'on a assassinée, et tous ses livres sont ainsi tourmentés, une quête quasi surhumaine.
Je me demande, je pense que si nous vouons un tel amour à ce genre d'auteurs, n'est-ce pas parce que nous trouvons dans leur écriture, un écho à nos douleurs ? n'est-ce pas l'appel du grand fond, quelque chose qui résonne chez nous comme une petite musique connue ? pourquoi ne peut-on pas lire du Barbara Cartland hein ?

Ne m'en veuillez pas, la lecture doit être un plaisir et le rester, si parmi vous il en est qui aiment Barbara, tant mieux, parce que finalement, si c'est le plaisir est là, tout est bon à prendre.

Je viens de lire un délice de petit livre.

Un Doris Lessing que j'affectionne particulièrement. Et qui signe ce livre a l'âge de 86 ans.

"Les grand-mères"
dans j'ai lu.


Cela nous amène ailleurs avec délice, il n'a que 95 pages mais on suit et on voudrait que ça dure encore. Tout y est, tout tout tout. Aussi un peu le vieillissement de la quarantaine avancée, l'amour,
sans enrobage.
Mais parfois aussi le texte est très pauvre. Ça ne ressemble pas a la Lessing que j'ai tant aimé jeune en traversant ses "Carnets d'or"
Pour un Lessing c'est roman a l'eau de rose un peu!!! Ça ne lui ressemble pas. Mais c'est aussi un peu sur le mensonge, les non-dits des familles "bien" etc.



Bref beau moment de détente aujourd'hui dans la vitrine d'un petit bistrot-café en plein soleil de printemps en sirotant un allongé très corsé.

C'est le livre que je lis en ce moment et c'est un régal que de déguster un tel ouvrage
L'érudition de Dominique Fernandez éclairent encore mieux mes sombres lacunes que je tente de combler en allant chercher des infos sur le net.
Tout à fait passionnante que l'histoire fictive de ce castrat napolitain évidemment suis-je tentée d'ajouter puisque les castrats étaient napolitains.
Voici un très bref résumé d'une promenade ô combien flamboyante

RÉSUMÉ : Porporino, élève à l'école des castrats napolitains sous le règne de Ferdinand dans les années 1770, raconte la liberté d'esprit qu'offre l'art du chant, lui permettant ainsi d'échapper à ses obligations d'homme. Si le personnage est inventé, la plupart des personnages évoqués ont réellement existé : le prince de Sansevero, Antonio Perocades, Sarah Goudar, Lady Hamilton, etc. Prix Médicis 1974.

Ne cherchez pas Porporino dans les annales des castrats de l'opéra napolitain de la fin du XVIIIe siècle. C'est le narrateur inventé de cette autobiographie imaginaire, mais il en dit long sur «les fastes de Naples au temps de sa splendeur». On y croisait alors le jeune Mozart ou le vieux Casanova, l'aventurière lady Hamilton ou ce fou de prince Sansevero...

et Farinelli, l'illustrissime Farinelli !!!

"La fabrication de l'aube"
Jean-François Beauchemin.
Québec Amérique.


4" couverture:
C'est un livre que j'ai écrit presque malgré moi, sans doute parce que je tremble à la simple évocation des faits que j'y raconte. Cependant, une petite voix intérieure me disait : « Mais oui, écris cette histoire. Ce sera le point final, ta façon d'avoir le dernier mot sur ces événements terribles. » Mais je sais aujourd'hui que la mort seule mettra le point final à cet épisode de ma vie si fondateur, si semblable à une naissance douloureuse. Jamais, je crois, je n'aurai été aussi complètement athée que maintenant, à présent que le souvenir de ce fatidique été 2004 s'évanouit peu à peu. Et pourtant, j'aime comme jamais cette image du Christ, figure mythique de tous les hommes, portant une croix, tombant, puis se relevant et marchant vers une vie autre.

Jean-François Beauchemin

Il s'agit d'une écriture intense, que j'aurais voulu écrire si j'avais possédé les mots et l'élan.
Pour moi, c'est un livre très personnel en ce sens qu'il me touche très profondément moi...là où ça ne serait que superficiel pour quelqu'un d'autre. c'est très très poignant pour moi.
Je vis ses mots, sa mort, sa vie. C'est un livre sur la mort remplie de vie. Je l'ai lu un peu la nuit, je ressentais mieux ses mots dans la solitude absolue. Il parle parfois aussi des animaux, les sauvages, ceux de sa vie, les gens, en toute simplicité.
C'est un livre d'amour.
Je le découvre pour une deuxième fois cet auteur, le lisant j'ai eu besoin de chercher pour savoir qui il était pour écrire ainsi MES pensées???? Et j'ai découvert que c'est le seul livre autobiographique qu'il écrirait dans sa vie.

Bref je l'ai découvert en choississant ce livre chez mon nouveau libraire de Lévis parce que comme tout vrai libraire, il laisse traîner des livres un peu partout et moi je m'en empare.



Un autre auteur qui sait mes mots quand il parle de la nature: Robert Lalonde que j'adore.

De Jean-François Beauchemin, j'avais lu dans les 95-99 autour, le livre que j'avais adoré aussi:
"Comme enfant je suis cuit"
Un mélange d'Ajar, Howard Buten et Pennac dit la critique et j'avais beaucoup aimé ce livre.

Bref j'ai accroché totalement et pourtant il n'y a aucune intrigue.

"Encore une nuit de merde dans cette ville pourrie"
Nick Flynn

Folio.

Quatrième couverture:
«J'ai travaillé auprès des sans-abri de 1984 à 1990. En 1987, mon père s'est trouvé à la rue, est resté sans-abri près de cinq ans.» Nick Flynn n'avait pas connu son père. Ce dernier, écrivain sans œuvre un brin mythomane, menait une vie de bohème et de petits trafics, tandis que son fils, lui-même apprenti poète, traversait une jeunesse instable et ponctuée de drames. Jusqu'à leur rencontre dans un asile pour SDF de Boston. Les souvenirs affluent alors, en désordre, à l'image d'un roman familial chaotique." etc.etc.

Au début j'ai eu de la difficulté a entrer dans l'univers du livre, j'avais trop d'attentes et je m'étais imaginé une littérature proche de celle des romans du sud des États-Unis.
Finalement le frisson me rejoint dans une vie nulle part. Et du même souffle j'apprends en fouillant que c'est en partie biographique. Je suis sonnée.

Ce livre se passe dans les bas-fonds d'endroits sans aucun repères, en l'occurence les bas-fonds de Boston. Il y a une espèce de lourdeur du silence, j'aurais aimé que le fils parle davantage mais ces silences sont remplis de paroles au fond. Et puis l'underground des grandes villes avec les travailleurs sous payés, les fous en liberté, les alcooliques, les toxico... on n'en parle pas tellement dans le livre mais ils sont là, on les sent.

Critique:Né en 1960, Nick Flynn a eu une vie de chien battu (mère suicidée, père en vadrouille) et il a multiplié les petits boulots avant de devenir assistant social dans le plus grand asile pour sans-abri de Boston. C'est cette expérience qu'il nous raconte, mais aussi la rencontre inattendue qui se produisit dans cet asile: un jour, au mitan des années 1980, Flynn junior tomba nez à nez avec un homeless qui n'était autre que son propre père, Jonathan... Cela nous vaut un portrait saisissant de ce marginal bohème, imbibé d'alcool, accroché à ses rêves d'écrivain raté, et toujours noble malgré la misère qui l'accable. Un récit parfois décousu, mais rempli d'une compassion filiale magnifique.

Photo de l'auteur:


À un point situé entre J.D. Salinger et Samuel Beckett dit aussi la critique.

Mon grand Yan vient de partir avec le livre et une vingtaine d'autres.

"Que vais-je devenir jusqu'à ce que je meure?"
Robert Lalonde
Boréal Compact.


J'avais lu avec ébahissement "La belle épouvante" et "Le petit aigle a tête blanche" j'avais tellement aimé.

Celui-ci j'ai failli le laisser en chemin, je ne retrouvais pas mon Robert Lalonde, amérindien qui sait mieux que quiconque parler de la nature... il me perdait.

Puis j'ai finalement accroché au milieu du livre. on y voit les crises des adolescents; lui avec son affreux secret qui tue. Et qui est véridique en plus.
C'est finalement un livre qui nous remue les tripes.

Il est aussi un très bon comédien dans la vraie vie.



Critique de presse:
Que vais-je devenir jusqu’à ce que je meure? offre un bouleversant portrait de l’adolescence. Dans ce roman à la première personne, Robert Lalonde rend magnifiquement les doutes et les fulgurances de l’âge qui sépare l’enfant de l’adulte.
Robert Lalonde renoue ici avec le monde qui était celui de ses premiers romans : La Belle Épouvante, Une belle journée d’avance. En fait, ce nouveau roman se termine là où commence Le Dernier Été des Indiens et donne quelques clés essentielles pour comprendre une des oeuvres les plus personnelles et les plus fortes de la littérature québécoise.
Critique du devoir:
L'ambiguïté sexuelle, la dualité identitaire font régulièrement retour dans l'oeuvre de Robert Lalonde. Pour la première fois, le romancier aborde de manière frontale ce qui a fait souche et donné naissance à son oeuvre: une douleur longtemps étouffée et tenue captive, le secret d'un amour incestueux. La part manquante de cette oeuvre forte de dix-huit livres (romans, carnets, poésie, théâtre) depuis vingt-cinq ans.

Que vais-je devenir jusqu'à ce que je meure n'a de cesse de circonscrire cette blessure d'enfance, de lentement venir l'occuper, de la transfigurer dans une fiction romanesque qui a pour cadre la vie de collège d'un adolescent de treize ans. La petite musique Lalonde, insistante, tendre, ineffaçable, prend possession lentement mais sûrement du lecteur.

Sources et suite: http://www.ledevoir.com/2005/10/29/93713.html?217

Je ne lis plus beaucoup à cause de ma difficulté de concentration, mais tu m'as donné envie de lire celui-ci. J'aime beaucoup Robert Lalonde, sans trop savoir qui il est (je n'étais même pas au courant qu'il est amérindien) mais de façon instinctive.

Je te le garde alors et je te garde aussi "le petit aigle a tête blanche" et je finirai "Le monde sur le flanc de la truite" ainsi tu pourras avoir les trois ou choisir.

Ses livres sont intenses même écrits gros et peu épais.

Je te met ça de côté tout de suite. Tu vas aimer surtout les deux autres j'en suis certaine.

Toi qui aime tellement la nature, je pense que tu flyerais dans les écrits de Pierre Morency aussi. Ce sont des chapîtres assez courts qui parlent des oiseaux des grèves, du sable etc.etc. Quand j'étais en ville ces livres étaient mon oxygène.

Merci Diane !

Diane, j'ai recommencé à lire hier, pas longtemps, mais c'est une super nouvelle, car j'angoissais de ne plus pouvoir le faire. Je suis dans Doris Lessing " Un enfant de l'amour ". J'ai eu un peu de mal à accrocher au début, et puis, c'est parti, je suis dedans.

Tu sais pourquoi je l'aimais tellement et l'aime encore? C'était une féministe convaincue dans les années 60 et moi j'étais dans ce bag là, surtout c'est une femme très engagée, pas seulement en mots, en actions. Elle était anti-colonialiste et anti-apartheid, elle a même été interdite de séjour en Afrique du sud elle qui a vécu de belles années en Afrique.

Elle ne recevra jamais de prix nobel ou j'en tombe de ma chaise malgré son oeuvre imposante. Elle est trop directe, trop franche. Elle écrit si bien.

Avec les années on change hein? mais jamais je n'ai oublié Doris Lessing et ses engagements, (tout comme Robertson Davies est mon amour de tous les temps. Et rien n'effacera dans ma tête les écrits de ce canadien anglais...)

Bon j'arrête de parler...on a des ces amours comme ça.

Moi je relis un Robert Lalonde "Le monde sur le flanc de la truite" et je lis un auteur que tu aimes énormément je le sais, c'est
Nancy Huston "Lignes de Faille"


Le net nuit a la lecture, je suis bien déterminée a ne pas le laisser gagner sur MON temps...

Diane a écrit:

Elle ne recevra jamais de prix nobel ou j'en tombe de ma chaise malgré son oeuvre imposante. Elle est trop directe, trop franche. Elle écrit si bien.



et je lis un auteur que tu aimes énormément je le sais, c'est
Nancy Huston "Lignes de Faille"

Diane, ma Diane, il est l'heure de tomber de ta chaise
http://www.prix-litteraires.net/nobel.php

J'aime beaucoup cette femme.l'action du livre se passe pendant la seconde guerre mondiale,elle ne fait pas de cadeau, elle a raison. Mais elle a un art majeur effectivement pour mettre sur le devant de la scène,les imbrications des sentiments des uns et des autres. J'aime beaucoup ce livre, malgré les canons et autres torpilleurs, les portraits des femmes oui, y sont splendides et la poésie est omniprésente. très chouette !

Nancy Huston, c'est vrai, je l'adore et Alice Munro aussi !

Lolo je suis rouge de honte.. d'autant plus que je viens de lire "Les grand-mères" et pire, il y avait une petite jaquette supplémentaire indiquant que c'était le prix nobel!!!!!!

Pire je me suis dit en le prenant: "ah je n'en n'ai pas entendu parler"....


Pire lune que ça c'est possible tu crois?? Oublier a ce point on dit qu'on a la mémoire sélective ça aide a se faire excuser????

"Le monde sur le flanc de la truite"
Robert Lalonde
Boréal.


C'est un peu un essai sur l'art d'écrire ou comment l'écriture est reçue et interprétée.
J'étais déçue même si ses explications littéraires valaient grandement le déplacement, je voulais un livre sur la nature, lui qui sait tellement bien la mettre en mots.

Mais finalement il revient toujours a la nature, de plus en plus dans chaque écrit. C'est une belle méditation sur la vie et son coeur qui bat et qui vibre.

Finalement a le lire, on en vient a se croire au bord d'un lac, dans les foins avec le cul mouillé de rosée du matin, et on en vient a oublier les tumultes de la vie qui nous encerclent.

On apprend aussi certains trucs comme les libellules,ou encore les inuits qui peuvent différencier 40 espèces de neige différentes etc.etc.

Robert Lalonde je l'adore. Ne cherchez pas d'histoire ou de fil conducteur dans ses livres, on vit la nature.

Il parle aussi d'auteurs que j'aime beaucoup. Il est génial.

Sur ce je vous quitte pour aller me promener il fait si beau.

Rha Diane, j'ai oublié de te dire un truc importantissime.
Je croyais n'avoir jamais rien lu de Doris Lessing avant "'un enfant de l'amour", jeudi, j'emporte sous le bras "Journal d'une voisine', je commence la lecture et je me souviens que ce livre, je l'ai lu il y a déjà quelques années, je l'avais adoré et à la relecture, je l'aime encore plus, seulement voilà, à l'époque où je l'ai lu, il n'était pas signé Doris Lessing mais son pseudo Jane Somers

Le deuxième tome des carnets de Jane Somers m'étant inconnu, aussitôt que j'aurais fini ce livre, hop, en avant !

Ouf ça me rassure sur ma "lénitude" de toujours d'oublier parfois le livre lu!!!!!!!!!
Toi au moins c'était son pseudonyme...

Là, je ne peux m'empêcher de vous signaler si vous aimez les bouquins, le lien du blog d'Allie, grande lectrice elle aussi et québecoise, ce qui ne gâche rien

Des livres édités aux Editions de la Bagnole, quel joli nom !
http://biblioallie.canalblog.com/

Je note parce que j'ai jeté un coup d'oeil rapide et c'est a voir.

Lignes de faille.
Nancy Huston


Un auteur intelligent que cette Nancy Huston.
Celui-ci de livre vit avec moi depuis deux jours que j'ai terminé. Il est entré en moi.
Quatre générations d'une même famille où les vérités se heurtent.
Un roman si bien ficelé qu'il nous laisse pantois a la fin...qu'il refuse de nous quitter.

Elle étale son récit sur 60 ans avec quatre enfants de 6 ans, tous reliés l'un a l'autre. Comment? je ne le divulguerai pas ici. Mais déjà de faire tout un roman avec les yeux d'un enfant c'est tout un défi a relever.

Son point de départ, une histoire vraie et assez peu connue, que celle du vol de 250,000 enfants arrachés a leurs familles d'europe de l'est pour remplacer les pertes des familles de l'Allemagne nazie, parfois a deux ou trois reprises, le drame de ces enfants là, la maltraitance avant de les "livrer" a leur nouvelle famille.

Nous entrons dans l'univers de chacun et ceux qui s'en sortent le mieux ne sont pas nécessairement les enfants volés...

Enfin je n'en dis plus rien et je laisse découvrir.

Ici une critique:
DOMMAGES COLLATÉRAUXLes quatre voix rassemblées apparaissant de la plus récente à la plus ancienne, nous entrons dans l'univers de chacun après avoir vu le parent qu'il est devenu. Un point d'observation singulier sur son évolution, et l'occasion de montrer à quel point les enfants encaissent toutes les tensions véhiculées autour d'eux, ce qui explique en partie leurs attitudes ultérieures.

Les êtres les plus en danger ne sont pas nécessairement ceux que l'on croit, d'ailleurs. Celle qui a connu les meurtrissures les plus profondes est, paradoxalement, la plus joviale et la plus indépendante d'esprit. "Erra est celle qui s'en sort le mieux, acquiesce la romancière, elle est la plus résiliente. La famille dans laquelle elle a atterri a beau avoir été une famille nazie, elle a été aimante envers elle. Les autres, vivant dans des familles en apparence plus normales, sentant beaucoup de tensions autour d'eux, vont devenir les adultes les plus névrotiques, les plus instables."

D'où ce titre, merveilleusement choisi. Derrière la formule de "lignes de faille", il y a bien sûr l'idée d'une faille originelle, qui se répercuterait de génération en génération, mais ce que veut surtout illustrer Nancy Huston, c'est que de telles lignes sensibles courent partout, que nous recevons toutes sortes d'influences et devenons lentement le résultat de mille chocs plus ou moins violents nés de la rencontre de nos aspirations et des préceptes religieux, sociaux et politiques de ceux qui nous éduquent.

Les dangers qui menacent la conscience de Solly, le descendant de la lignée, qui grandit dans un foyer surprotégé de l'Amérique actuelle, sont bien différents et moins visibles que ceux qui ont brisé l'enfance de son arrière-grand-mère, mais ils ne sont sans doute pas moins grands. Sa mère, clairement névrosée, qui le traite comme un jeune roi et évacue de son milieu tout risque de blessure physique ou psychologique, ne sait pas à quel point elle infecte sa conscience en herbe. Quand nous abordons la question en entrevue, Nancy Huston formule ce commentaire très dur: "Moi, je crois que les États-Unis peuvent potentiellement basculer vers le fascisme. Et à certains égards, vraiment, il y a des ressemblances avec l'Allemagne pré-nazie qui me font très peur. Mais bon, ce n'est pas un livre que j'ai écrit pour dire ça. J'ai surtout voulu explorer le côté imprévisible des êtres. Un enfant formidable peut devenir un adulte médiocre; un autre un peu tordu peut devenir un adulte merveilleux."

Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce livre de presque 500 pages, le rôle qu'y joue la musique, par exemple, comme dans l'essentiel de l'oeuvre de Nancy Huston... Pour l'heure, disons simplement qu'il s'agit d'un des morceaux les plus percutants de cette rentrée, et laissons la principale intéressée ramener la vertigineuse entreprise à sa plus simple expression: "C'est un livre sur la transition. Sur tout ce que nous recevons, sur les plans religieux, linguistique, culturel... Comment nous nous construisons à partir de tout ça."
Sources Tristan Malavoy-Racine

La crucifixion de Kafka Kalmar.
Benoit Dutrizac.

Je ne suis définitivement pas faite pour les polars qui m'ennuient tous. Celui là n'échappe pas a la règle malgré ses quelques clins d'oeil a des situations qu'on connaît.

J'aime le Dutrizac un peu baveux, un peu rebelle mais je le préfère derrière l'écran ou devant.

J'ai acheté la trilogie, j'aurais été mieux d'acheter le premier seulement et voir... par contre il se peut que j'aime les deux autres qui sont plus récents donc les clins d'oeil aussi.

Culture Codes
(comment déchiffrer les rites de la vie quotidienne a travers le monde)
Clotaire Rapaille.

C'est un anthropologue et aussi un psychanaliste français, et dans ce livre il analyse les codes culturels USA versus France et aussi via différents pays.
Il a un fils français et un fils Étatsunien.

Chaque pays a ses propres rites de culture et ceci va déterminer bien des comportements de la vie privée et sociale. Les codes varient tellement selon les pays, pour ce qui est de la nourriture, comment on mange, a l'alcool, les codes des français par exemple qui vont choisir un vin peu alcoolisé versus l'américain qui lui fera le contraire...pourquoi??? Il l'explique bien.
Il parle des marques et a quel point on se fait avoir dans nos habitudes de consommation.

Et cela se termine sur une note assez juste; comment nous américains préservons notre droit au rêve, a l'erreur,a l'optimisme, et cela aucune culture au monde ne pourra nous l'enlever.

Bref c'est très intéressant, bien vulgarisé et facile a lire.

Il a travaillé avec des enfants autistes, il étudiait les travaux de Konrad Lorentz et de Henri Laborit que j'ai tellement aimé.

Brefeu j'ai trouvé le livre un peu trop simple, j'aime plus de profondeur et que ça ne reste pas trop en surface. Bon d'autres critiques disent le contraire alors...

Diane a écrit:

"Que vais-je devenir jusqu'à ce que je meure?"
Robert Lalonde
Boréal Compact.
J'avais lu avec ébahissement "La belle épouvante" et "Le petit aigle a tête blanche" j'avais tellement aimé.

Celui-ci j'ai failli le laisser en chemin, je ne retrouvais pas mon Robert Lalonde, amérindien qui sait mieux que quiconque parler de la nature... il me perdait.

Puis j'ai finalement accroché au milieu du livre. on y voit les crises des adolescents; lui avec son affreux secret qui tue. Et qui est véridique en plus.
C'est finalement un livre qui nous remue les tripes.

Il est aussi un très bon comédien dans la vraie vie.


[...]
Sources et suite: http://www.ledevoir.com/2005/10/29/93713.html?217

Voici ce que j'ai pensé à l'époque suite à ma lecture ce livre.


J’ai aimé ce petit bouquin pour la magnifique écriture de Lalonde. Si belle, si rêveuse, si imagée. J’ai aimé aussi pour cette poésie, qui, a chaque ligne ou presque, m’a transportée. J’ai aimé pour la beauté des mots, ceux écrits «entre les lignes» comme si l’auteur nous laissait libre cours à notre propre imaginaire.
Bien entendu l’histoire n’est pas «nouvelle». L’auteur ne nous apprend rien sur ce qu’était la vie dans les pensionnats gérés par les religieux, la recherche d’identité des adolescents trop longtemps «entre quatre murs» laissés à leur propre raisonnement ou encore l’enfance malheureuse dans les années soixante. Un goût de déjà lu mais qu’on oublie vite sous la superbe plume de Robert Lalonde. Un petit bouquin écrit sans prétention avec des mots choisis, triés et écrits délicatement afin de mettre un baume sur les émotions ressenties à la lecture de ce dur mais très beau roman.